HEY,
Je suis contente de vous retrouver. Je vais essayer de retrouver le
forum malgrés la rentrée dans laquelle je vais m'ancrer profondément.
Mon premier sujet sera celui-ci ^^
Chez les lièvres de Pâques
Comment dit-on déjà ? Ah oui...
Il était une fois...
Trésor avait d'abord vu le noir... puis une lumière intense l'avait attiré comme un aimant attire du fer. Une lumière qui, une fois entré dedans, vous aveugle jusqu'à ce que vos paupières réussissent à s'habituer à la vive lueur. Une fois habitué, le petit lapin était resté bouche-bée du spectacle s'ouvrant devant lui. Il déduit que la lumière blanche devait être ces énormes ou petits nuages qui voletaient autour de lui, comme une feuille se laisse porter au vent avant de se poser au sol. Comme couleur de fond ? Un bleu intense, un bleu comme on en rêve souvent, un bleu dont le secret n'avait encore jamais été percé par les hommes, ces humains habitant sur la Terre... Trésor, lui, ne semblait plus être sur la Terre. Ses pattes ne le portaient plus, ne touchaient plus le sol, et il semblait s'envoler vers l'espace, sans plus jamais s'arrêter. S'envoler ? Mais... avec quoi ?
Le lapinou sembla se le demander, car il tourna la tête et afficha un air étonné. Derrière lui, en-dessous de sa nuque, il n'y avait plus les poils noirs de son pelage. Ceux-ci avaient été remplacé par de toutes petites ailes blanches comme une colombe, et maintenant c'était des plumes qui les couvraient. Un léger « flap flap » résonnaient aux oreilles du lagomorphe tandis qu'il regardait la Terre qui n'en finissait pas de rétrécir, à vue d'oeil. Puis Trésor regarda autour de lui. Il était bien dans le ciel ? Dans les airs ? Alors, pourquoi n'avait-il vu aucun avion passer en trombe devant lui ? Ceci était curieux.... et le lapin se demandait bien où il était. Peut-être dans un rêve, pensa t-il en remuant les moustaches. Mais réflexion faite, cela faisait beaucoup trop longtemps qu'il s'élevait dans les airs, et à son souvenir une nuit ne durait pas aussi longtemps. Un mouvement d'oreilles, un léger «cling», Trésor leva la tête et put apercevoir un petit rond d'or qui entourait ses oreilles noires et soyeuses. Une oréole ? Mais... et là, le petit lapin comprit.
Il montait au ciel, pour toujours. Ces pensées émotives furent de courtes durées puisque bientôt les ailes du lapinou accélèrèrent la cadence d'un mouvement brusque, faisant baisser ses oreilles. Bientôt, ses plumes blanches le posèrent sur un énorme nuage, aussi gros que vingt-sept éléphants et aussi longues que la mer de glace. Un nuage aussi blanc que la neige d'hiver, aussi pur que le diamant. D'ailleurs, Trésor s'interrogea à nouveau. Un nuage n'avait-il pas la réputation de ne pas tenir les gens dessus ? Alors, pourquoi celui-ci le supportait-il ? Pourquoi ne s'enfonçait-il pas dedans ? Encore un mystère... pensa t-il en observant les alentours. Et là, son regarda fut interpelé par une grosse forme, qu'il n'avait pas vu au premier coup d'oeil. C'était difficile en effet, car cette forme était aussi blanche que le nuage, et n'avait que le bout des oreilles noires ! Oui, c'était bien un lapin, un énorme lapin, mais c'en était bien un... Trésor resta planté sur ses pattes retrouvées, tandis qu'il retenait son souffle en voyant le lapin blanc se retourner lentement...
Un silence quasi-complet suivit le mouvement du grand lapin. D'un côté, Trésor était si ridicule à côté du géant qu'il ne parlait plus, recroquevillé sur lui-même. De l'autre côté, le lapin blanc le regardait d'un air doux, pourtant inspirant une certaine crainte. Soudain, il fit claquer ses oreilles et un gros livre doré glissa à ses côtés. Il le prit, le consulta en tournant plusieurs pages, puis releva son museau sur Trésor. Une voix angélique résonna alors aux oreilles du petit noir.
« T'es Trésor, hein ? »
Le désigné n'osa d'abord pas parler, puis il releva lentement ses oreilles, son museau jusqu'à se mettre dans une confortable position. Un frétillement de moustaches, et sa voix sortit de sa gorge tandis que son petit museau blanc remuait sans cesse.
« Ou.. Oui, c'est ça.
Bien. Tu étais attendu ! Répondit le géant avec un sourire entendu.
Attendu ? » s'exclama le petit noir, qui soudain sentir l'anxiété monter en lui.
Le gros lapin ne bougea pas autant qu'il ne répondit, et continua à parler de sa grosse voix.
« Tu vois ce gros portail là ? Oui, celui avec les grosses oreilles couleur or. Eh bien, tu le franchis et tu marches vers le Nord jusqu'à ce que tu aperçoives un énorme et magnifique arbre. A ses pieds tu verras un petit buisson fruitier, il n'est qu'un leurre car en fait il cache l'entrée d'un terrier. Je ne t'en dis pas plus, tu verras tout seul. Et ne pose pas de questions, tu n'es pas en droit d'être plus privilégié que les autres. Maintenant, va ! »
Trésor frissonna tandis qu'il regardait le mouvement d'oreilles du gros lapin, lui indiquant la direction du portail. Le petit noir ne se fit pas prier et s'éloigna d'un bond du géant qui, bien qu'il sentait une affection sans faille lui monter à la tête, ne lui inspirait pas tellement confiance. Quelques petits sauts de lapins, et Trésor arriva à l'énorme portail doré, qu'il franchit à son tour avant de s'arrêter pour regarder alentours. Devant lui, d'énorme collines enneigées se faisaient apercevoir, jusqu'à l'horizon sans fin. A sa gauche, des plaines herbeuses balayées par les vents apportèrent au lapin toute leur fraîcheur, et à sa droite des montagnes vertes et parcourues de ruisseaux s'élevaient encore plus haut dans les airs. Le Nord, c'était ce qui était en face de lui. Trésor se remit alors immédiatement en route, ne se doutant pas qu'un long voyage l'attendait. En effet, il pensait que l'arbre n'était pas loin, vu qu'il voyait déjà sa cime glacée par les neiges ! Le froid commençait déjà à tirailler ses membres tandis qu'il avançait difficilement dans la neige meurtrissant ses pattes.